dimanche 7 janvier 2018

Le temple de la paresse

Si vous avez vécu à Québec et avez pris la traverse vers Lévis, avez-vous connu ce monsieur? Dans le débarcadère côté Lévis, à côté des toilettes, il y avait une petite porte portant l'inscription "Temple de la paresse". Une porte ou plutôt un rideau de perles, j'adore les rideaux de perles!
Tu rentres là et tu tombes sur une ambiance chaleureuse façon pays du sud : des hamacs partout, une petite télé allumée au fond, un petit boui-boui et au milieu de tout ça un monsieur qui t'accueille allongé dans son hamac et t'invite à t'asseoir, parce qu'il fait aussi des chaises-hamac. Oui, il paresse toute la journée, mais il fait aussi des hamacs, très confortables, tellement confortables que j'ai laissé passer deux-trois bateaux avant de repartir de chez lui.
C'était une journée comme-ci, comme-ça, les petits tracas de la vie quotidienne, les chicanes de couple. Je lui raconte un peu ma vie, le face-à-face chacun dans son hamac invite à la jasette. Je me détends très vite. Il me raconte sa vie. Il a été en couple huit ans avec une femme, avec qui, dès le départ, ils s'étaient dit, on se donne huit ans de notre vie. Ils ont eu deux garçons et une fille. Sa fille, me dit-il, a voyagé un peu partout. Un jour que, dans le désert, un homme voulait la violer, elle a baissé sa culotte et a dit "vas-y, j'en ai tout plein des morpions!". Ses enfants portent des noms genre Soleil, des trucs comme ça, ils font de la musique, et j'apprécie ce genre de bonhomme, tranquillement marginal.

Lorsque je revins pour le saluer, la fois d'après, malheureusement, le temple n'existait plus, comme un mirage. Mais cette vidéo me prouve que je n'ai pas rêvé :

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