L'intervenante

 - Vous la couchez à quelle heure votre fille?

- 20h.

- C'est beaucoup trop tard. Un enfant de cet âge devrait se coucher à 7h.

Criss. Ça fait 1 an que je respecte leur fuckin' routine et la madame en face de moi me dit que c'est pas assez.

- Vous me faites chier avec votre fuckin' routine. 

- Comment ?

- Vous me faites chier avec votre fucking routine.

- Madame, vous savez que nous ne pouvons tolérer aucune vulgarité ni agressivité. 

- Je ne suis pas agressive, je dis juste que vous me faites chier ave votre fucking routine.

- Écoute Madame Moulin, je vais devoir mettre fin au service.

- Aucun problème, Madame Laurie. Restons-en là. Merci de votre aide et bon vent!

Je sortis du bureau libre et soulagée. 

Une nouvelle vie commençait.

Rêve 18-12-2022

 Je rêve que j’arrive en Corse et je demande à l’aéroport où se trouve le bus le plus proche. La personne me dit « vous savez c’est grand Ajaccio »

- Combien d’habitants? 

- Pas si grand que ça non plus.

Bref, j’arrive à Ajaccio et c’est magnifique.

Rêve 17-12-2022

J’ai rêvé de Steeve et j’ai rêvé que la musique c’était la vie. Il y avait Audrey Broggini, Gabrielle, Sébastien de Québec. Oui la musique est toute la vie.

Rêve 25-11-2022

Je suis dans un congrès souverainiste et tout le monde s’en fout. Même si les animateurs essaient de nous relancer, tout le monde finit par partir.

Il reste une dizaine de personnes quand la défense de la langue française m’apparait comme un enjeu important et je fais un vibrant discours là/dessus.

Rêve 23-11-2022

Je rencontre Davi Simard qui donne un atelier de violon. Je lui fais passer mon contenant de lunch et il goûte une tranche de zuchini. Oui, en vrai, je l'aime d'amour, parce que j'écoute son cd matin et soir et que c'est excellent ;)

Jean Briand me présente la mairesse de Saguenay Julie Dufour et elle est toute jeune. Elle me sourit.

La femme qui fuit (texte issu d'un atelier d'écriture avec Elisabeth Vonarburg)

Elle vient de quitter sa maison, son foyer, sa vie d'avant. Elle se sent seule au monde, mais aussi maîtresse de son destin. Elle a pris un sac à dos avec le strict nécessaire. La lune l'éclaire et savoir qu'elle sera bientôt rendue à la Maison d'hébergement pour femmes la réconforte. Elle a eu tellement de choses en tête ces derniers jours, tellement d'appréhension et maintenant, ça y est, elle a enfin décidé de partir.

Et puis, c'est soudain, elle a à peine le temps de comprendre ce qui se passe. Une voiture arrive à toute vitesse derrière elle. Par instinct de survie, elle se jette dans le fossé.

Elle attend que la voiture soit loin pour revenir sur la route et se remettre à marcher. Son coeur bat. Mais il faut repartir.

C'est alors que l'auto revient, en la frôlant cette fois. Elle saute à nouveau dans le fossé. 

Rêve Adama 23-08-2022

Chapitre 1

J'étais dans un avion. Quand j'allais descendre, quelqu'un me dit «c'est toi le pilote». Je dis non. Après, je vois des déchets, je veux les jeter, au début ils me disent jetez les déchets, après ils me disent ne jetez pas les déchets.

Après je vais chez moi. Je veux aller dans le spa. Mon mari dit «non, ne vas pas dans le spa», puis « vas dans le spa». Je vais sur le canapé, il me dit «ne va pas sur le canapé». Je vais m'asseoir sur mon lit, il me dit «ne va pas t'asseoir sur le lit». Après il me dit «va t''asseoir sur le canapé et sur le lit»

***

Chapitre 2

Je me suis réveillée et j'étais dans un autre rêve. Mon mari n'était plus là. Ma fille n'était plus là. Ma maison était toute grise. 

J'ai vu une chèvre qui allait se faire couper la tête par un garçon. J'ai foutu le garçon qui allait tuer la chèvre dans la porte.

L’épreuve

Tu ne vas pas bien et je partage ta douleur. Ce que tu vis est pour toi une épreuve, comme celles que tu t’imposes, ta marginalité, la vie en milieu éloigné, la vie sur la corde raide du suicide tout proche parfois.

Mais sache que pour moi aussi, la vie est aussi une épreuve parfois, les détresses où tu m’as trouvée, la parentalité qui devrait n’être que bonheur mais qui plonge dans un profond désarroi parfois, un gouffre même.

Sache que si j’ai réussi à garder la tête hors de l’eau et à remonter, c’est grâce aux intervenants, psys et autres Jo connaissants, auxquels on ne voudrait pas avoir besoin de faire appel, mais qu’on est bien contents d’être allés consulter quand on constate qu’on est passé proche du point de non-retour.

Rêve 04-11-2022

J'étais dans un lieu qui avait l'air d'être en France. On se promenait dans les rues avec des jeunes, dans ces rues faites de vieilles maisons comme souvent en France et parfois on trouvait des endroits à squatter. J'avais céder à l'envie d'avoir un animal et j'en avais acheté 3-4 dont un lapin, un hamster et autres choses. J'avais pris le lapin avec moi mais en fait il ressemblait pas tant à un lapin, il parlait et avait presque forme humaine, c'était bizarre et gênant. J'ai essayé de le baigner un peu mais il a pissé à côté.

Après on était dans une pièce avec mes cousins Lise, et Martin, Basile, le fils de Martin, et ma tante Nanette. Ils passaient la balayeuse. Basile essayait de le faire en s'amusant et sa grand-mère le reprenait.

Rêve Adama 3-11-2022

Il y avait des maisons. Il y avait des personnes qui ne savaient pas que leur maison était hantée. Les autres maisons avaient des problèmes et étaient dangereuses. Après, les gens ont découvert que leur maison était hantée. Ils sont partis de leur maison dans d'autres villages lointains. Mais les autres villages étaient aussi hantés et leurs maisons aussi. Après, des personnes sont mortes dans les maisons, et partout sur la terre des gens sont morts. Nous ne savions pas quoi faire. C'était horrible.

Nota bene

Excusez, oh lecteurs si vous voyez parfois des coquilles dans mes textes. N'hésitez pas à me les signaler. Sachez que j'ai moi-même un œil de lynx pour les fautes des autres mais qu'il se peux que j'en laisse dans mes propres textes tant l'émotion prend parfois le dessus sur la rigueur.

Merci d'avance.

Comme dans une chanson de William Sheller

J’écoute Sheller en solitaire, cet album que m’a fait découvrir mon amant de mes vingt ans, Bruno Lefort. Cet ivrogne avec son lot de difficultés et qui, pourtant avait indéniablement une belle sensibilité pour écouter Sheller en solitaire.

Oui, je te le cacherai pas, c’était un homme avec un certain charisme, genre mon mec à moi il me parle d’amour comme dans une chanson de Patricia Kaas.

Et, mordue que j’étais j’oubliais qu’il avait le double de mon âge, comme dans une chanson de Reggiani, qu’il me faisait écouter aussi.

Et pourtant problèmes, vie chaotique, j’aurais dû fuir bien vite mais j’étais attirée et pire que ça, folle amoureuse !

Mais laissons ça derrière, c’est si loin... Et parlons de toi, William, le mec doux et gentil et qui pourtant joue ses notes et les écrit avec l’impétuosité d’un Chopin. C’est Arona qui m’a fait découvrir Le vent d’hiver de Chopin. Quels frissons! Comment ne pas être bouleversé, qu’on ait 15 ou 90 ans? Comme Shakespeare m’a époustouflée cette semaine quand je l’ai relu après avoir vu Macbeth en pièce. Quelle écriture ! Quelle violence! Quel humour! Quelle fantaisie! Et quel plaisir de lire une tragédie qui ne soit pas versifiée, quoique je ne la lise pas en langue originale et que, si je relisais Phèdre, probablement que j’en serais toujours bouleversée. D’ailleurs je viens de la trouver dans une bibliothèque publique.  Les petites bibliothèques de livres à donner, je veux dire. Je suis en train de me constituer une bibliothèque de classiques rien qu'avec ces petites bibliothèques de rue.

Ah l'art! Ah la musique! Quand des fois, dans ta vie, ça va pas bien, ou que tu feeles mélancolique, y a un petit air de musique qui te redonne le sourire (en ce moment Trompeta de Willy William) ou qui s'accorde avec ton humeur (Margaret Laurence quand j'étais en plein désarroi, Le vent d'hiver qui exprime si bien les humeurs humaines).

Je me rappelle aussi de mon cousin, le musicien snob, qui, ado, apprenait à jouer du piano avec William Sheller. Comme quoi, malgré son snobisme, lui aussi est capable d'une sensibilité qu'il cache peut-être encore en lui.

Les paroles des chansons de William Sheller, comment dire? Plus légères que les mélodies? Non, légères comme des bulles de savon, elles se posent, délicates sur les notes, on est avec William comme avec un ami, et on lui sait gré de nous partager son intimité.

Parmi mes préférées de cet album il y a Symphomane et J'cours tout seul. Je réécoute d'autres albums et une des meilleures en version non acoustique est certainement J'me gênerais pas pour dire que j't'encore. Voyez cette utilisation des apostrophes pour mieux épouser le langage parler, c'est quelque chose que j'affectionne particulièrement dans mon écriture, tsé, écrire plus proche du parler quand c'est justifié. Et tant pis si le correcteur ou les lecteurs te signalent des fautes quand toi tu les as voulues. Mais quand c'est truffé de fautes et que ça devient incompréhensible, là attention. Demande-toi juste, qu'est-ce que j'ai voulu dire? Est-ce clair pour mon lecteur? Pour ma part, on m'a reproché parfois le manque de clarté de mes textes, j'espère améliorer ce point, et surtout arriver à être captivante, parce que présentement, je sais que j'en raconte trop.

Addiction

Tu passes d'une page à l'autre et il faudrait que ton œil, ton cerveau ait toujours quelque chose à faire. Tu sais pourtant que tu es capable de te désintoxiquer. Tu l'as déjà fait. Fermer définitivement ta page facebook.

Mais tu aimes chiller avec le monde entier, prendre des nouvelles des uns et des autres, lire et partager des infos du monde artistique, culturel, environnemental, etc.

Est-ce que ça t'enferme dans ta propre vision du monde? Non, pas tant. Il y a spotted pour prendre des nouvelles ou le pouls de ta communauté, les pages facebook ou insta des journaux qui t'informent de ce qui se passe. 

Les rencontres véritables au coin de la rue. Les journaux normaux, tu les regarde peux, tu préfères les romans ou les essais. On apprend beaucoup de la littérature.

Et je scrolle, je scrolle, je descends, puis je remonte, je clique sur un article, je rejoins un événement et je partage mes dernières trouvailles.

Rêve de lapin - 19-10-2022

S-P. a du lapin à me donner. Voici mon rêve d'aujourd'hui et voici ce que j'en fais. Je le prends entier, avec les poils et tout, comme en France sur les marchés et je vais le préparer chez moi. Je dois d'abord lui enlever son «pyjama », j'ai jamais fait mais bon, on m'a expliqué. Je découpe le tour du coup, puis je tire vers le bas, comme un pyjama. C'est dégueu mais ça pue pas tant et ça ne saigne pas, j'ai bien fait ça. Mais quand même, je reste stoïque pour ne pas vomir car c'est dégueu. Un peu comme arranger le poisson mais plus dégueu. Je fais une prière pour l'animal et ça fait plus de sens, comme Ameth quand il tranche la gorge de l'agneau en faisant une prière.

Je lui tranche la tête, je le badigeonne de moutarde, sel et poivre et je le mets au four dans un plat avec couvercle. Pas si pire, finalement. Pour le temps, j'y vais au feeling comme d'hab.

Quand c'est cuit, je découpe ça au feeling aussi comme un poulet, sachant que le lapin a beaucoup de petits os mais que c'est quand même délicieux.

Bon, maintenant, faut juste se rappeler que ce lapin a été offert en rêve et que je n'en mangerai pas ce midi ;(.

L'accordéoniste

Dimanche en fin d'après-midi. Je feelais so-so et j'avais décidé de marcher jusqu'à Riverbend à pied pour me dégourdir les jambes et l'esprit.

Descendue par la bibliothèque, j'ai pris ensuite le pont du dépanneur Sainte-Anne, puis j'ai tourné à gauche après l'OMH et la maison Dequen. Je cherchais la rue qui me ramènerait vers la piste cyclable Riverbend et j'ai entendu un son d'accordéon qui venait du bout de la rue Moreau. Je me suis approchée. La mélodie ressemblait à un son très français années 80-90, genre La Rue Kétanou ou les Négresses vertes, quelque chose comme ça. Arrivée devant la porte, je me suis mise de côté pour écouter. J'ai monté la petite côte qui menait au stationnement de la petite école pour essayer de voir, de plus haut, qui jouait ainsi. J'ai vu que ça devait être la personne du rez-de-chaussée mais avec les rideaux, je ne voyais pas grand chose. Qu'à cela ne tienne, je suis grande amatrice de bonne musique et administratrice du groupe de loisirs folkloriques du Saguenay. Je suis allée frapper à la porte du monsieur, en attendant qu'il ait fini sa pièce bien sûr, et j'ai dit : "est-ce que ça vous dérange que je m'assoie sur votre galerie pour vous écouter? Vous jouez si bien...  Ça me rappelle les accordéonistes français.". 

Le monsieur, dans la soixantaine, m'a dit : "ok, mais vous savez, je ne joue pas très bien, je m'y remets". Il avait un bel accordéon chromatique, pas très grand. 

Au bout d'une pièce, il me dit : "C'est un peu gênant..."

Il a joué une autre pièce, mieux encore, comme s'il avait oublié ma présence. Puis, il s'est arrêté et il m'a demandé d'où je venais. Je lui ai dit que je venais du nord-ouest de la France et je lui ai parlé des soirées d'accordéons dont j'avais entendu parler qui réunissaient 50 accordéonistes à Delisle. La dernière info que j'avais à ce sujet datait de 2018 et je lui ai donné le numéro de la personne contact. Puis, j'ai dit "bon, je vais vous laisser jouer". Je l'aurais volontiers écouté toute la soirée mais je comprenais sa gêne.

Prochaine fois, peut-être que je viendrais avec une chaise pliante et que je m'assoirai plus loin, pour ne pas le déranger.

Le soir, je cherche les infos pour trouver le groupe folklorique de Delisle, je trouve le numéro sur le site de la ville d'Alma et lorsque j'appelle, la dame me dit que l'AGA du groupe est le lendemain soir, à Saint-Coeur-de-Marie. Vous trouvez que le hasard fait bien les chose? Ce genre de coïncidence ne me surprend plus, mais c'est assurément quelque chose de plus que le hasard, de la magie dans l'air ou un alignement des astres.

Le souper

Ils partent pour un souper. Elle s’est faite belle. Ils ont rigolé tantôt et ils ont niaisé avant de partir. Trop court moment de complicité. Dans la voiture, leur fille aînée annonce qu'elle a une fête d'amies samedi. Il dit : « je veux pas que tu ailles à une fête d'amies samedi.». Elle et les enfants savent que ce genre de décision arbitraire est irrévocable et qu'elle annonce une tempête ce soir. Que l'ambiance est plombée, qu'il va falloir marcher sur des œufs, s'amuser avec les ami.e.s et profiter, mais marcher sur des oeufs.

Mon fils

Tu sais que j’ai beaucoup de rêves et d’espoirs, surtout pour moi, parce que les vôtres, c’est à vous de les porter. Pourtant quand je regarde les étoiles filantes en ce moment ou que je souffle mes bougies, c’est à toi que vont mes premiers vœux.

Tu as fait dans l'autre sens ce chemin que nous avons fait il y a 12 ans et je sais ce que tu ressens. L'excitation de découvrir un monde nouveau, loin de sa famille, le manque du pays et la nostalgie qui ne quittera plus l'immigrant, tantôt douce, tantôt violente.

Tu as un peu le blues et tu as envie de revenir. Pourquoi pas, l'expérience aura été formatrice anyway. Mais je sais que ton père voudra que tu persévères et il aura raison. Et que peut-être dans une semaine, tu n'y penseras plus.

Ma tante a fait un malaise et je me rappelle de ce que c'est que d'être immigrante, qu'il puisse arriver quelque chose à nos proches sans pouvoir rentrer, être là, comme il est arrivé à Ameth plusieurs fois, et surtout à sa mère, Mamda. 

Effondrement

Effondrement thérapeutique. La main mise de la grande guignolee sur le soleil de minuit. Des pissenlits ont poussé dans les champs faisant place à l'ennui le plus fatal. Ah la belle affaire quand les hommes sortent nus dans les parkings nocturnes.

La non demande en mariage

En vérité, elle ne demandait pas de ne pas devenir une servante. Ça c’était déjà acquis. Ça fonctionnait déjà comme ça entre eux depuis longtemps, le partage des tâches. Elle l’avait demandé en mariage. Elle lui avait demandé de vivre avec elle. Elle avait demandé un répit pour pouvoir écrire. Quelqu’un auprès d’elle.

Mais lui avait compris. Il n’y tenait pas du tout. Il avait retourné ça à son avantage. Et elle s’était écrasée. La Non demande avait été disque d’or et les gens trouvaient ça tellement beau, tellement touchant.

Ego trip le retour

Avec son manque d'assurance et ses complexes, cette fille était décidément fascinante. Elle était belle mais ne le savait pas. Brillante mais ne le savait pas ou feignait de ne pas le savoir car, bien que timide la plupart du temps, elle faisait parfois preuve d'une singulière hardiesse.

La mort de Luna

Mardi Claudia a amené ses chiens en balade et mercredi Luna s’est mise à être malade. Elle est morte samedi, JS et Anick sont venus. J’avais fait un rêve prémonitoire vendredi et je m’inquiétais.

Claudia s’était bêchée en patin à roulettes il y a 15 jours 3 semaines. Un accident en fait mais elle te raconte ça genre oh c’est rien ça va. Elle descendait le pont Isle Maligne avec Luna. Elle roulait plus vite que les autos. Je l’imagine fendant l’air, rien ne l’arrête Claudia. Moi, une petite descente à vélo et je mets mes freins. Luna aimait courir aussi. Elle descendait et la Luna a fait un faux mouvement et Claudia est tombée. Heureusement pas sur la route. Elle est rentrée chez elle mais a appelé Anick après pour qu’elle l’amène à l’hôpital. Incapable de bouger. La radio a montré une perforation aux poumons. Je trouvais ça inquiétant mais Claudia faisait genre oh c’est rien. 

La semaine où Luna est morte, Claudia s’était  chicanée avec son fils qui voulait aller voir sa blonde et Claudia  avait dit non tu t’occupes de ton chien. Et là Fred était furieux alors il s’était mis à tirer des chaises contre les murs et Claudia s’était réfugiée dans la salle de bain. Le beau Fred, le gentil Fred. Quelles pulsions pouvaient bien l’animer pour qu’il tire des chaises? L’amour la libido la jalousie la frustration la peur la tristesse la colère la haine de la mère. Mais quand même. Et là C. avait vu que son chien allait pas bien mais l’urgence vétérinaire est chère et compliquée. Et elle devait aller manger chez son ami JS. Elle a amené ses gars qui étaient en punition. Quand elle est rentrée à minuit L. était morte. Elle a appelé JS et ils sont allés l’enterrer à fort baie. A. a fait une plaque commémorative le lendemain “L. petite boule d’énergie”.

“Quand je suis rentrée et que j’ai senti son corps dur j’ai crié, des sons aigus comme j’en sors jamais. J’ai pleuré aussi”

Les garçons étaient pas si tristes, peut-être F. pensait davantage à sa blonde. L’a-t-il vu le dimanche?

Et moi j’avais rêvé le vendredi nuit de la mort de F. . F. double de son chien. Cauchemar.

Toi

Tu es là et tout parait simple. J’ouvre mon cœur, je fais tomber mes défenses. On est là tout simplement. Il ne s’agit pas de régler des comptes ou de faire un bilan. Il s’agit d’être là tout simplement.

Tu es là et c'est lourd. J'ai envie d'être dans ma bulle. Je n'ai rien à te dire. Tu as tes frustrations et l'envie de les dire à quelqu'un. Je ne veux juste pas être ce quelqu'un. Mais quoi que je dise, quoi que je fasse j'aurai l'air méchante. 

On se rappelle et c'est pas fini. On va essayer encore.

Avez-vous vu?

 Avez-vous vu par-delà les nuages ce que cache l’orage qui se lève? Avez-vous vu les brebis bêlantes s’abriter dans l’étable? Avez-vous vu la montagne se couvrir de gouttes de pluie?

Le vent s’agite et court dans les forêts. La mer gronde le chagrin qui l’habite. 

Rêve 4-02-2022

Je rêve du Titanic en train de couler. Quand je me réveille, je me dis que c'est à l'image de notre civilisation.

Je vais voir Steeve pour lui porte sa couvarte, sa télécommande Apple et son Tupperware. Quand j'arrive son sourire me fait fondre. Je lui dis que je vais réfléchir à propos de mon projet de rupture.

Je le texte le soir. Je sais qu'il ne faut pas trop laisser notre histoire se refroidir. M'ont attendrie sa douceur, son talent pour la métaphore et sa patience.

Rêve 30-01-2022

Un homme amical mais bizarre, arrive dans un groupe de femmes, mettons HLM ou bloc appartement et sympathise avec tout le monde tout en restant bizarre spécial. Malgré nos réserves il sympathise avec les enfants et les garde. Malgré nos craintes, on a les tâches à finir, le lavage, des travaux artistiques, une petite sieste. L'appréhension monte en même temps mas on va les chercher tard. Quand on arrive, il a un gars avec lui, genre d'assistant -majordome qui nous dit que truc va arriver, qu'il est occupé. Que nos enfants vont bien. On s'impatiente de voir nos enfants. L'appréhension monte. Quand on les retrouve ils sont allongés chacun dans des cases. Peur. Finalement, ils dorment mais comme drogués pour des expériences. Le gars est un malade et on récupère nos enfants.

Retrouvailles

On avait eu nos années sombres. Je lui avais confié les miennes pour qu'elle se confie à son tour, mais elle était restée évasive sur son passé. Je savais qu'elle avait fait de la prison mais elle n'avait pas voulu me dire ce qui s'était passé. On avait assumé notre rôle de parent tant bien que mal, avec la peur, bien souvent, de laisser des séquelles à nos enfants, malgré toute la peine qu'on se donnait, ou bien qu'ils ne veuillent plus jamais nous revoir à l'âge adulte tant ils avaient parfois l'air de nous trouver de pénibles mères.

Mais, voilà, on est réunis tous ensemble autour d'un repas avec des trentenaires heureux. Adama, ma petite dernière dans la vingtaine, est partie bourlinguer autour du monde. 

Jimmy embrasse sa mère, visiblement émue. Elle le cache en faisant une joke platte et en renversant un verre. Ses fils lui on préparé une fête surprise pour ses  ans. Ses amis sont là. Au moment du gâteau, arrivent les invités surprise : Guy Laliberté en personne, accompagné de quelques circassiens. Claudia, qui n'a jamais arrêté de s'entrainer depuis ses 8 ans, va chercher son matériel. Elle est à la hauteur pour accompagner le maître. Elle est au centre du spectacle et subjugue l'auditoire avec son numéro de rolla-bolla en chaussures à talon accompagné de jongleries. 

Quand Guy lui propose de travailler avec elle, elle accepte. C'est comme un rêve, et pourtant, une semaine après, elle est prête, ses bagages sont faits. Elle qui n'a jamais pris l'avion de sa vie, elle s'envole pour Bogota avec le Cirque du soleil, version réduite. Guy a décidé de lancer une formule de rue, plus intimiste, avec des ateliers pour les enfants. 

Printemps 2020

La pandémie a commencé en mars 2020 ici. Le jeudi, Tommy déclara que par mesure de précaution, le CREDD serait en télétravail. On entendait parler de coronavirus depuis quelque temps je crois, mais ça se passait en Chine, c’était loin.

Le soir, on apprenait que les écoles fermaient également. 

Le vendredi 13 mars, Olga-Shelly me dit : “je me demande si c’est un bon ou un mauvais vendredi 13.”

Le lundi, on tomba en confinement. La pandémie, le confinement, tout ça était nouveau et ça avait quelque chose d’excitant dans le fond.

Moi qui était dépressive à ce moment-là, ce ralentissement me fit du bien, comme une pause dans la vie.

Après, le décompte des morts, les conditions dans les CHSLD, la fatigue du personnel soignant, non ce n’était pas le fun une pandémie et si on voulait faire une pause dans nos vies ou une transition écologique, on pouvait le faire sans ça.

Mais voilà, c’est comme ça que je me sentais en mars. En mai, je décidais de laisser à mon ex la garde des enfants. Lui gérait mieux la routine, l’école à la maison.

On est revenus depuis en garde partagée.

Ecrire

Écrire un peu tous les jours, pour ne pas se perdre, comme un fil conducteur, un fil d'Ariane dont la fin n'est pas connue, un tissage qu'on crée à mesure. Écrire pour le beau, pour le style, pour s'entretenir, ne pas perdre le rythme, ni l'art des phrases ciselées, si tant est qu'elles le soient.

Texte 2013

Ils décidèrent de revenir par la rive est où un sentier le conduirait à l'embouchure de la Riviere-du-Chêne.

La veuve vit arriver en fin d'après-midi les deux frères. Une biche se balançait tête en bas, les pattes attachees à une branche dont les extrémités étaient fièrement portées sur les épaules des chasseurs.

Carnets de campagne

Campagne : jour 1

Moi qui aime tant écrire, il faudrait au moins que je profite de cette campagne pour la relater. 

Je m'appelle Elsa Moulin, j'ai 41 ans bientôt 42 ans. Je suis née en France, au Mans. Cette année, j'ai décidé de me présenter comme conseillère municipale à Alma, ma ville d'adoption. 

Pourquoi ? 

• Parce que je suis impliquée dans la vie communautaire depuis toujours, parce que j'aime ma ville et que je suis intéressée à représenter les citoyennes et citoyens au Conseil municipal.
• Parce que je crois qu'on apprend en faisant et que j'aurais beau me raisonner et dire "attend d'être davantage prête, dans 4 ans", eh bien je n'apprendrais pas grand chose dans ces 4 années tant que je ne l'aurais pas vécu de l'intérieur.
• Parce que je n'ai pas peur. Oui, je suis exigeante envers moi-même, mais je n'ai pas peur de me planter. J'en vois d'autres, peut-être plus brillant.e.s que moi qui n'osent pas, sans doute parce qu'ils/elles ont peur de l'échec. Ce n'est pas mon cas. Dans ma chambre d'étudiante, j'avais d'ailleurs une carte postale avec une citation de Giacometti sur le mur : "que ça rate ou que ça réussisse, après tout, c'est secondaire". Devise de looser, trouveront certain.e.s mais qui me correspond parfaitement car j'adore essayer, me lancer de nouveaux défis, peu importe le résultat, j'y mets tout mon enthousiasme!

Carnets de campagne, 18-09-2022, 1 an après les municipales : 

Voilà je me relance en politique avec plus d'expérience et toujours autant d'enthousiasme.

J'ai remplacé un candidat au pied levé et j'ai été appelée par Manon Massé en personne !

J'ai rejoint notre formidable équipe régionale constituée à 100% de nouveaux candidats, et je dois être la plus vieille de la gang!

J'ai le soutien du national et ayant dû prendre un congé sans solde, puisque je travaille au gouvernement, je m'implique à 100%. Pas 200%, attention, je reste en forme, je m'occupe de mes enfants, je prends soin de ma santé mentale. Mais je plonge à fond dans l'aventure, je travaille les contenus, pour lesquels les municipales et mon implication citoyenne m'avaient déjà donné une certaine connaissance. Je ne voudrais pas me contenter d'être une candidate pancartes parce que l'aventure passe vite et je veux faire de mon mieux avant le 3 octobre, pour porter les idées qui me sont chères.

6-10-2022 : après-campagne

Se présenter pour exister, pour dire hey, j'suis là! C'est ma face sur les pancartes et Elsa Moulin C'est mon nom, Elsa avec un "s" qui se prononce "z". Se présenter parce que j'ai des choses à dire, des convictions fortes, parce qu'il faut plus de femmes en politique, parce que je représente ma propre personne et que c'est important, et que demain ça pourra être toi, parce que je suis capable de représenter les autres, parce qu'on a des histoires communes, le goût de la justice sociale, 

des implications communautaires, parce qu'on croit encore dans la politique pour ce qu'elle a de plus beau. Puis le reste on s'en fout.

Se présenter parce que c'est exaltant, trippant, ce blitz comme un marathon-sprint, être au cœur de l'action, de l'attention aussi, maintenant je peux enfin ranger mon égo mais pendant, quoi, ça se fait facilement, parce que c'est pour la bonne cause. Mettre ma face sur les pancartes, les cheveux en bataille, parce qu'avec des modèles comme Manon ou Catherine Dorion, tu te stresses pas trop avec ton look et c'est tant mieux.

Le dépanneur

Je suis tombée en panne sur l'A40, entre Québec et Joliette. C'était la première fois que ça m'arrivait. Ma voiture est passée de 100 à 0 en à peine 5 minutes.

Heureusement que j'ai CAA Plus. Je les appelle et puis j'attends dans le fossé. Mon téléphone est déchargé, mais par chance, celui du boulot est chargé.

Le premier dépanneur arrive au bout d'une heure et me dis qu'il ne peut me remorquer car il remorque déjà d'autres gens. Il va m'envoyer quelqu'un d'autre.

Pas grave, il fait beau, j'ai un bon bouquin, George Anglade, le kit de broderie qu'Émilie m'a offert et en plus il fait beau. Je regarde la nature et j'attends dans le fossé tranquillement.

Le deuxième dépanneur arrive aussi au bout d'une heure, soit deux heures au total. pas grave, je suis en vacances et en plus, je m'en vais à Joliette, au meilleur festival du monde.

Je suis tombée en panne vers Donnacona, CAA Plus couvre 160 km et il se trouve qu'il reste précisément 160 km pour aller à Joliette.

Le gars qui me dépanne remorque l'auto. Pour mettre les sangles, il doit aller des 2 côtés de l'auto, donc au bord de la route quand il est sur la gauche.

Je monte dans le camion. Il s'excuse de n'être pas très causant. Je dis que ce n'est pas grave du tout car je ne suis moi-même pas très causante.

Il me raconte finalement sa vie. Il a été dans l'armée, mais a dû arrêter à cause d'un accident. Il travaille pour la compagnie de dépannage depuis plusieurs années, a des bonnes conditions et a toujours eu le même camion.  Il l'a laissé seulement une fois à un collègue qui l'a abimé. Parfois, il conduit un plus gros camion pour transporter des marchandises, il peut aller en Gaspésie ou dans d'autres coins du Québec.  Il a commencé à boire à douze ans, comme un bon Québécois, dit-il, mais maintenant, vu son travail, il ne boit plus du tout. En remorquant des voitures, il s'est fait rentrer dans deux fois par des voitures qui roulaient à 100 à l'heure voire plus. Je lui dis que je m'en veux quasiment de l'avoir fait déplacer, sachant le danger qu'il court, et que je serait plus prévoyante la prochaine fois pour éviter les pannes. Je lui demande s'il a peur de faire son métier. Il me dit que non, que si on devait avoir peur, on ne ferait plus rien. 

Il me dit qu'il fait actuellement son Bac en soins infirmiers et alterne le camionnage et le travail à l'hôpital. Je le trouve brave et je me demande quel âge il peut avoir pour avoir fait autant de choses. Il me dit qu'il va être papa dans 7 mois, que sa blonde est enseignante et que leur maison est payée car avant il a également fait du camionnage aux États-Unis parce que c'était payant. Je lui demande s'il va lever le pied un peu quand il va être papa. Il me dit que oui. 

Quand je raconte cette histoire aux collègues, il la trouve belle, et à propos de ses accidents, Raphaël ajoute en riant "jamais deux sans trois", mais non, je crois que c'est un gars qui mérite sa part de bonheur et qu'il va l'avoir.

Il s'arrange pour me laisser à un garage de Joliette le pus près du centre-ville. Je lui donne un tip et je lui dis de prendre soin de lui et de sa famille.

Rêve 7 août 2022

 Se réveiller avec une chanson dans la tête, je l’enregistre sur mon cell. Les paroles sont simples. Elle dit : “amitié... amour, amour... amitié”, en boucle. Minimalisme toujours.

C’était une fille qui me racontait sa grande amitié avec son amie et là elle allait rencontrer le chum de cette amie qui n’était autre que Fabrice Luchini et elle savait qu’elle l’aimait déjà.

La chanson est chantée fort avec l’émotion et la force de l’instant. La fille a une voix cassée un peu.

Si je l’interprète un jour sur scène je la ferai en fin de show.

Larmes

 On arrive chez Isabelle. Elle a les yeux rouges. Et l’émotion nous prend en pensant à la douleur qui de son bébé disparu il y a 2 ans. Justine était décédée à 8 mois, le syndrome de mort subite du nourrisson. Je me souviens du moment où Geneviève me l’annonça alors qu’elle venait me chercher à l’école et de nos pâtes aux larmes le soir. Mon premier décès. La petite sœur de Simon. Et sa grand-mere qui disait qu’elle irait dans les limbes, comme si c’était le plus important...

 Quand on s’approche d’Isabelle ce soir là pour la réconforter, elle rit et on voit qu’elle était simplement en train de couper des oignons!

Une autre fois, Agnès, ma tante, avait  consulté le médecin parce qu’elle avait mal aux yeux. Il lui a dit que c’était peut-être quelque chose de grave, je ne sais plus quoi, mais je me souviens qu’elle a beaucoup  pleuré ce soir là. Quand elle est retournée consulter le médecin lui a dit que c’était simplement le manque de larmes qui avait fait ça. 

Qui aurait cru que 2 ans après, elle pleurerait la mort de son fils...

Piscine

 L’odeur chlorée, le son bleu, les bruits qui résonnent, et je me perds dans une douce rêverie.

Mes souvenirs se ramènent, quand je m’évadais en classe, la tête légèrement penchée sur le côté, l’air complètement déconnecté, comme sur cette photo parue dans le journal, qui trahissait mon inattention chronique. Ou quand je me réfugiais dans une toilette fermée, lumière éteinte, pour retrouver la sensation du ventre maternel - exiguïté et noirceur réconfortante. Dans ma bulle, rien ne m’atteint.

J’y suis maintenant bien confortable, les yeux perdus dans le vide avec un air idiot, bienheureuse, innocente.

Rêve 24 juillet 2022

Sur la colline en arrière du village, on a vu plusieurs éléphanteaux hurler : ils sont nés avec une trompe qui se referme sur elle même, qui fait comme une boucle, bouchée quoi. 

Le premier la coupe lui même avec ses défenses, ça le libère et lui permet de respirer mais ça saigne. À un autre, c’est moi qui la.coupe. Ça saigne aussi. On ne sait pourquoi ils sont nés ainsi ni pourquoi ils sont venus dans ce village.

La clope

 Elle s'allume une clope parce qu'elle aime ça.

Y a peut-être de l'herbe dedans.

Elle a les cheveux au vent.

Et elle s'allume une clope.

Du bon usage des étoiles de Dominique Fortier

 J'ai passé le réveillon du nouvel an 2021 seule chez moi, tranquillou, à écouter le livre audio Du Bon usage des étoiles de Dominique Fortier sur Ohdio, la plateforme de livres audio de Radi-Canada. Je m'étais fait un bon bain, un repas frugal sans doute (peu importe le repas quand j'ai un bon bouquin à me mettre sous la dent) et m'étais allongée en écoutant Du Bon usage des étoiles. Je m'étais laissé emportée avec Crozier et Franklin et m'assoupissant, je m'étais réveillée soudain avec des hommes glacés, perdus dans le froid polaire.

Lecture en pointillée certes, à relire sans doute car le bouquin est vraiment bon, mais oh combien savoureuse, entrecoupée de rêves, comme si j'y étais.

Rêve mars 2022

Je vais chez le médecin pour un mal de tête. Quand j'arrive je vois que la secrétaire me regarde bizarrement. Le médecin me parle bizarrement aussi comme à un enfant ou à un malade mental. Finalement je vois mon regard dans la glace et je me rend compte que j'ai les yeux fous.

Minderley

 Minderley.

Minderley, je dis ton nom. 

Minderley là où je suis née.

Minderley, j'attend le train.

Minderley, je prends ta main.

Minderley, ah, comme le temps est long.

Minderley, ah! comme la vie est courte.

Minederley, restons ensemble.

Minderley, dis-moi que oui. 

Les jours et les semaines.

La vie peut continuer.

Les refrains sur ta peine.

Les nuits de Rhodasie.

Minderley, laisse-moi là.

Mindeley, vas ne t'en pas.

Minderley, tu es ma vie.

Renouveau

 Un eldorado dans le sable, enfoui sous des couches de ciment.

Le rêve oublié dans une motte de terre. 

Un lopin d'archives caché dans un fossé.

Des rutilantes usines chatoyant de mille feu.

Le blé plus nombreux qu'autre fois.

Les femmes aux pieds d'argile.

La France

 Retourner en France...

Ce rêve nous animait et nous gardions l'espoir, comme une bougie qu'on protège. Comme dans Encanto. Rêve de retour au pays pas si fou, puisque certains l'ont fait, comme ce Guillaume Jay que j'avais connu à Québec et dont j'avais pris des nouvelles après son retour. Ça s'était bien passé. Retourner dans un pays où la famille t'attend est quand même moins difficile que de débarquer dans un pays où personne ne t'attend sauf l'hiver hostile qui débarque en décembre.

Rêve agréable donc et pourtant la vie ici n'est pas si pire. L'hiver on l'endure, on sort, on pelte et on passe à travers. Après vient l'été généreux dont on profite pleinement. Le printemps pour moi, il n'existe pas au Québec. Ah, j'en entends râler certains : «mais oui, voyons, il existe!». Pas pour moi désolé Tout comme l'hiver n'existe pas en France. 

Nous avons tous les deux un pays de trois saisons, reconnaissons-le.

Retourner en France. Retrouver la famille qui nous accueille chaleureusement, dans leurs vieilles maisons pleines d'art et de chaleur. Des chansons, de la bonne bouffe française, une baguette, du fromage, des légumes du jardin et un pichet d'eau.