mercredi 13 mai 2015

De la dictée à l'école

J'ai appris cette année dans ma formation pédagogique que la dictée n'a pas trop la cote en didactique du français. Au primaire, elle encore très utilisée comme je le vois avec mes enfants, moins au secondaire. C'est bien sûr un exercice trop classique pour les pédagogues modernes.
Loin de moi la nostalgie de l'école à l'ancienne, mais ce que j'aimais dans les dictées, que j'ai eu, je pense, juste au primaire moi aussi, c'était le fait de découvrir de beaux textes littéraires.
Qu'importe si le texte n'est pas parfaitement adapté au niveau de vos élèves, s'il y a quelques mots difficiles, écrivez-les au tableau avant, mais essayez les textes littéraires (je m'adresse au enseignants bien sûr)! Une fois, un enfant est venu me voir à la bibliothèque : son prof lui avait fait une dictée et il voulait que je trouve le livre dont était extrait le texte!
Pour ma part, un auteur me fascinait : André Dhôtel. Je ne l'ai jamais lu mais il faudra que je le fasse. Ses titres me plaisaient : Le pays où l'on n'arrive jamais, L'enfant qui disait n'importe quoi...
Certes, les manuels scolaires sont sans doute une bonne façon de découvrir une diversité de textes littéraires, mais la dictée me semble, comme la lecture à voix haute, l'occasion de faire découvrir des textes qui nous plaisent.

vendredi 8 mai 2015

Entre fleuve et rivìère, correspondance entre Gabrielle Roy et Margaret Laurence

Oh! Je viens de trouver la correspondance de Gabrielle Roy et Margaret Laurence, aux éditions des Plaines (du Manitoba)! Merveille! J'interromps quelques instants ma lecture pour vous en faire part et demander : trouverai-je un jour ma Margaret Laurence?
Bien sûr ces lettres sont tout en délicatesse, avec un peu d'humour aussi, beaucoup de détermination et quelque chose d'aérien.
Et puisque je voulais vous inviter à lever le nez de vos bouquins, comme moi en ce moment pour lire (non, lire n'est pas le mot adéquat, il n'y a rien à déchiffrer, juste à contempler) la nature et observer les oiseaux, voici un extrait qui fait écho à mes réflexions : "Je n'oublierai pas de sitôt votre descriptions des hirondelles - peut-être parce que je les ai moi-même observées sans fin, mais je constate que vos observations sont plus exactes que les miennes. Ce qui me rend un peu envieuse."

Alors, qui voudra comparer ses observations d'oiseaux avec moi?

dimanche 3 mai 2015

La Petite Poule d'eau, de Gabrielle Roy

Me voilà plongée au cœur de Manitoba, dans un endroit incertain non répertorié sur les cartes : La Petite Poule d'eau. Se retrouver en terre inconnu, la découvrir au travers des mots de Gabrielle Roy est déjà tout un plaisir : "Les Tousignant avaient un canot pour traverser la rivière. S'il se trouvait sur la rive éloignée, un des voyageurs devait aller le chercher à la nage. On s'en allait ensuite au fil de l'eau, tout enveloppé d'un silence comme il s'en trouve peu souvent sur terre, ou plutôt de froissements de joncs, de battements d'ailes, de mille petits bruits cachés, secrets, timides, y produisant quelque effet aussi reposant et doux qu'en procure e silence. De grosses poules des prairies, presque trop lourdes pour voler, s'élevaient quelque peu des bords embroussaillés de la rivière pour aller s'abattre aussitôt un peu plus loin, déjà lasse de leur paresseux effort."
Juste ces mots sont déjà tout un trésor pour moi, mais en plus les portraits des personnages de La Petite Poule d'eau sont touchants, délicats, tout en retenu, de l'humour et de l'émotion. Enfin, je terminerai en répétant ce nom que je lis et j'entends chaque fois que je vais à ma bibliothèque, qui a lui seul est déjà tout un poème et un horizon d'attente : Gabrielle Roy.