vendredi 6 novembre 2015

La Bête à sa mère, David Goudreault



Effectivement la soirée speed-booking m’a apporté une belle moisson de suggestions de lecture, en plus d’une grande satisfaction personnelle.
Un grand merci à la responsable des animations, Johanne Girard, qui a conçu cette soirée originale, nous mettant en valeur. Nous présentions chacun notre livre pendant 4 minutes et le reste du temps, nous étions assis sur scène, tels des conférenciers avec des cartons à nos noms. Très plaisant. Et merci aux présentateurs qui m’ont donné envie avec toutes leurs suggestions de lecture!
Bref, je tombe sur un des livres présenté à cette soirée quelque temps après. La Bête à sa mère de David Goudreault que la libraire de la librairie Harvey nous avait présenté. Ça s’annonçait assez noir mais ce genre d’anti-héros me tentait.
Je n’ai pas été déçue. La Bête à sa mère est une véritable bombe littéraire! À ranger à côté de Charlottebefore the christ (le bourgeois nihiliste), La conjuration des imbéciles (le misanthrope un peu cinglé) et Du sang sur la chair d’une pomme (la société québécoise au vitriol), tous trois chroniqués dans ce blog.
Un anti-héros comme on les aime, cynique et désabusé. Je ne sais même pas son nom, il n’est rien en fait. Il passe son enfant avec une mère qui passe son temps à se suicider, avant de passer de famille d’accueil en famille d’accueil. On le retrouve à l’âge adulte, travaillant à la SPA. Il faut dire que notre héros aime les animaux, aime beaucoup les animaux. Bref, rien de misérabiliste dans tout ça, plutôt un ton caustique, à la première personne, le personnage laisse nous raconte son quotidien. Il m’a fait penser à Don Quichotte : grand perdant dans la vie, il se réinvente, il se rêve gangsta quand il passe son temps à se faire casser la figure (comme Don Quichotte), son collègue Reynald aurait même des allures de Sancho Panza.
Comme les romans cités plus haut, celui-ci est vraiment singulier et révèle vraiment une grande plume. Ayant terminé ma chronique, je vais pouvoir aller lire les autres critiques (que j’ai évitées pour produire quelque chose d’original). David Goudreault slameur me plaît moins que Marjolaine Beauchamp ou Jocelyn Thouin mais comme romancier, je suis conquise!
note du 28-06-2016 : il paraît que la suite vient de sortir et qu'elle est très bonne!