samedi 25 août 2012

La ballade de Nicolas Jones, Patrick Roy

Le livre se passe à Québec. Mais en fait Québec n'est pas très présente. On la voit de loin, le personnage étant trop occupé par son mal de vivre. Mais ça m'intéresserait de lire des romans où la ville de Québec est très présente : en avez-vous à me suggérer? Comme Montréal chez Michel Tremblay quoi. 
Le livre commence très fort avec une partie de hockey à la télé. Ambiance de potes. En cherchant Patrick Roy sur google, j’apprends que c'est d'ailleurs le nom d'un hockeyeur. Je regarde google pour trouver les couvertures de livres, jamais les critiques, je les regarde après avoir fait les miennes.
Donc une partie de hockey. Le mal de vivre. Comment en sortir? Est-ce que tout ça vaut la peine. Belles réflexions qui font forcément écho.Les phrases sont poétiques mais à mon goût parfois trop tarabiscotées. C'est aussi l'ambiance du mal-être : des allées-retour entre la volonté et le retrait, le désespoir et la lueur. 
Curieusement, le roman que je commence aujourd'hui fait le lien : deux adolescents qui ont quitté le monde parce qu'ils ne le supportaient pas, le regard de la télé et du monde sur leur tragédie, comme le regard du narrateur sur cette fille, vue à la télé, abattue par des braqueurs...
D'emblée l'auteur, le narrateur? (les profs de lettres nous enjoignaient toujours à bien marquer la distinction, ce qui m'achalait toujours...) met en évidence le rapport de l'écriture au réel avec une phrase de Patrice Desbiens qui me semble très juste : "Lorsque je commencerai à m'inquiéter de la construction de mes phrases et de la variété de mes métaphores, je fermerai mon cahier comme on ferme l'école durant une tempête de neige. Je laisserai faire l'imaginaire et je t’appellerai.". Au début du roman, le narrateur écrit un poème "Vinaigre" et le laisse dans sa poche car il n'est pas à la hauteur.
Pour ma part, je ne me suis jamais soucié de la construction de mes phrases ni de la richesse de mes métaphores mais j'ai fermé mon cahier bien souvent.

lundi 13 août 2012

Passer sa route, Marc Rochette

Autre roman tout en lenteur, explorant le ressenti, les sensations, dans un langage simple et épuré.
Échappée belle d'une femme, dans la trentaine, qui prend la route pour un moment de liberté, essayant de se retrouver. Réflexion sur la difficulté d'aimer, le besoin de solitude, la relation à l'autre. Récit touchant, bien vu.

Philosophie du western

Je viens de lire deux livres à part : écriture et lecture lente, un peu ennuyeux au départ mais intéressant malgré tout. Un peu comme du jazz ou de la musique contemporaine, difficiles à appréhender mais on sait qu'au moins on a de la matière à explorer.
Je pensais les chroniquer ensemble pour leur ressemblance : deux écritures sensorielles, essayant de cerner le ressenti. Mais il y a matière à deux chroniques.
Celui que je viens de terminer s'appelle Pas le bon, pas le truand de Patrick Chatelier, aux éditions Verticales, et se définit, en 4e de couverture, comme un "western sensoriel". Hommage à Sergio Leone, il décrit l'essence du western et s'ils ont le courage de terminer ce roman un peu lent, les fans du genre s'amuseront à retrouver l'univers du maître.
Le genre d'écriture presque expérimentale. Intéressant.
Je trouve en ce moment mes lectures en piochant dans les "coups de cœur des bibliothécaires" de la bibliothèque de Québec merci pour ces découvertes!

lundi 6 août 2012

La constellation du lynx, Louis Hamelin

Je ne vous parlerai pas du merveilleux Il pleuvait des oiseaux de Jocelyne Saucier, tant on en a parlé cette année et qui a raflé plusieurs prix dont le prix des collégiens (pour les Français : collégiens = lycéens (18-20 ans) et non collégiens (11-15 ans).
Mais je vous parlerai du prix des collégiens 2011. Décidément les collégiens ont vraiment bon goût!
Le prix 2011 était décerné à Louis Hamelin pour son roman La constellation du lynx que je viens de lire.
Et là c'est vraiment un roman à lire pour la Française que je suis qui a récemment découvert l'histoire du FLQ et des années 70 au Québec à travers La nuit de la poésie 70 (http://www.onf.ca/film/nuit_de_la_poesie_27_mars_1970) et le film Octobre de Falardeau.
Louis Hamelin réactualise le sujet, en partant du principe que l'écrivain est peut-être à même de découvrir la vérité, puisque de toutes façons médias et enquêteurs ne sont jamais objectifs.
Il explore donc toutes les pistes et fait de cette histoire un véritable thriller qui nous tient en haleine, avec une impressionnante galerie de personnages.

jeudi 2 août 2012

La critique

Je pourrais parler des livres que je n'aime pas. Les descendre, les railler, les lyncher, comme une vraie critique. Je serais très bonne là-dedans. Meilleure que pour parler des livres que j'aime. Je pourrais mais je ne le ferai pas. 
Car malgré tout, je suis heureuse de lire ces livres qui me font aimer plus encore mes livres préférés. Me font comprendre ce que je n'aime pas et ce que j'aime lire. Dans leurs manques, je comprends ce que je cherche en littérature, ce qu'est pour moi un bon bouquin.
Un peu comme quand j'essaie d'écrire et que je jette un regard dédaigneux sur mes textes en me disant "laisse tomber, t'es encore loin du compte"...