dimanche 23 octobre 2022

Comme dans une chanson de William Sheller

J’écoute Sheller en solitaire, cet album que m’a fait découvrir mon amant de mes vingt ans, Bruno Lefort. Cet ivrogne avec son lot de difficultés et qui, pourtant avait indéniablement une belle sensibilité pour écouter Sheller en solitaire.
Oui, je te le cacherai pas, c’était un homme avec un certain charisme, genre mon mec à moi il me parle d’amour comme dans une chanson de Patricia Kaas.
Et, mordue que j’étais j’oubliais qu’il avait le double de mon âge, comme dans une chanson de Reggiani, qu’il me faisait écouter aussi.
Et pourtant problèmes, vie chaotique, j’aurais dû fuir bien vite mais j’étais attirée et pire que ça, folle amoureuse !

Mais laissons ça derrière, c’est si loin... Et parlons de toi, William, le mec doux et gentil et qui pourtant joue ses notes et les écrit avec l’impétuosité d’un Chopin. C’est Arona qui m’a fait découvrir Le vent d’hiver de Chopin. Quels frissons! Comment ne pas être bouleversé, qu’on ait 15 ou 90 ans? Comme Shakespeare m’a époustouflée cette semaine quand je l’ai relu après avoir vu Macbeth en pièce. Quelle écriture ! Quelle violence! Quel humour! Quelle fantaisie! Et quel plaisir de lire une tragédie qui ne soit pas versifiée, quoique je ne la lise pas en langue originale et que, si je relisais Phèdre, probablement que j’en serais toujours bouleversée. D’ailleurs je viens de la trouver dans une bibliothèque publique.  Les petites bibliothèques de livres à donner, je veux dire. Je suis en train de me constituer une bibliothèque de classiques rien qu'avec ces petites bibliothèques de rue.
Ah l'art! Ah la musique! Quand des fois, dans ta vie, ça va pas bien, ou que tu feeles mélancolique, y a un petit air de musique qui te redonne le sourire (en ce moment Trompeta de Willy William) ou qui s'accorde avec ton humeur (Margaret Laurence quand j'étais en plein désarroi, Le vent d'hiver qui exprime si bien les humeurs humaines).

Je me rappelle aussi de mon cousin, le musicien snob, qui, ado, apprenait à jouer du piano avec William Sheller. Comme quoi, malgré son snobisme, lui aussi est capable d'une sensibilité qu'il cache peut-être encore en lui.

Les paroles des chansons de William Sheller, comment dire? Plus légères que les mélodies? Non, légères comme des bulles de savon, elles se posent, délicates sur les notes, on est avec William comme avec un ami, et on lui sait gré de nous partager son intimité.
Parmi mes préférées de cet album il y a Symphomane et J'cours tout seul. Je réécoute d'autres albums et une des meilleures en version non acoustique est certainement J'me gênerais pas pour dire que j't'encore. Voyez cette utilisation des apostrophes pour mieux épouser le langage parler, c'est quelque chose que j'affectionne particulièrement dans mon écriture, tsé, écrire plus proche du parler quand c'est justifié. Et tant pis si le correcteur ou les lecteurs te signalent des fautes quand toi tu les as voulues. Mais quand c'est truffé de fautes et que ça devient incompréhensible, là attention. Demande-toi juste, qu'est-ce que j'ai voulu dire? Est-ce clair pour mon lecteur? Pour ma part, on m'a reproché parfois le manque de clarté de mes textes, j'espère améliorer ce point, et surtout arriver à être captivante, parce que présentement, je sais que j'en raconte trop.

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