samedi 29 juillet 2017

Beauvoir, Groult, Fanon, Césaire

J'ai déjà écris sur Beauvoir et Groult, pour ensuite dé-publier mes articles, par peur de tomber dans des lieux communs. Mes articles sont médiocres mais originaux, je préfère dire des conneries que des banalités, m'exposer plutôt que de ne rien donner...
J'ai lu Beauvoir et Groult cette année, puisque j'ai redécouvert le féminisme. La lecture, d'abord, d'Ainsi soit-elle puis du Deuxième sexe, ont été pour moi, comme pour beaucoup de femmes, de véritables révélations, qui m'ont permis de me comprendre en tant que femme. Parce que la vie te rattrape et oui, à un moment, t'es bien obligée
d'accepter que toi aussi, tu es une femme, et que tu as vécu certaines choses que d'autres femmes ont vécu et qu'on va tout faire pour que ça change. Je comprends la nécessité de la non-mixité parfois pour se comprendre et pour faire avancer les choses.

Se comprendre en tant que groupe permet de comprendre d'autres groupes comme les Noirs ou plus généralement les personnes racisées comme on dit maintenant pour signifier qu'il n'y a pas de races mais juste du racisme. Je viens de lire Peaux noires, masques blancs de Franz Fanon, et après Beauvoir, il y a certes des choses qui me gênent. Comme le dit Elsa Dorlin, il y a un côté viriliste chez Fanon. Et la lecture d'Awa Thiam est plus éclairante pour comprendre la réalité des "négresses". Mais la lecture de Fanon est très éclairante pour comprendre le racisme en France, puisqu'il parle principalement du racisme français, héritage du colonialisme. Psychiatre, qui souhaitait surtout travailler auprès des personnes racisées et qui a été très engagé en Algérie avec le FLN, Fanon tente de comprendre le racisme et les Noirs autant que les Blancs peuvent s'en libérer. De la même façon que la misogynie structurelle imprègne l'imaginaire collectif, le racisme structurel imprègne l'imaginaire collectif et il faut en comprendre les racines pour le détruire mais aussi arrêter de fouiller l'histoire pour lutter au présent contre les injustices. Il faut lire également le Discours sur le colonialisme de Césaire, ouvrage indispensable qui se lit très bien et montre, comme le faisaient Groult et Beauvoir pour le sexisme, en citant nombre d'auteurs français classiques, combien le racisme était banal pour eux.

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