J’ai senti sur ton sourire l’arrogance des riches.
N’oublie pas que tu t’essuies les pieds sur ma souffrance.
Que ce sourire repose sur ta supériorité indue.
Mais si tu veux, on peut chiller.
J’ai senti sur ton sourire l’arrogance des riches.
N’oublie pas que tu t’essuies les pieds sur ma souffrance.
Que ce sourire repose sur ta supériorité indue.
Mais si tu veux, on peut chiller.
Le midi, je passais par le sous-sol pour me rendre à la cafétéria. Je remarquai une flaque d’eau près de l’ascenseur. Je me dis que je devais prévenir quelqu’un. J’avisais un gars dans un placard, qui manipulait une poubelle. Je me dis qu’il devait s’occuper de l’entretien. Je lui mentionnais la fuite.
Le gars avait l’air blasé et me répondit qu’il y avait toujours des fuites et. que même s’il s’en occupait, dans trente minutes il y aurait toujours autant d’eau.
- L’hôpital n’est plus très jeune, vous savez.
xxx
Le lendemain, je repassais au même endroit. Le gars avait disparu mais la flaque était toujours là. Je me rendis à la salle de bain et déroulait le papier absorbant. A quatre pattes dans le passage, je me mis à et éponger l’eau. Quand le travail fut fini, je m’aperçus que la flaque commençait à se reformer. Le gars avait raison.
Une femme en tailleur vint vers moi pour me demander d’éponger la flaque.
- C’est que…
- Oh, je vois, on ne vous a même pas avertie des dégâts! Je vais prévenir le bureau 47.
Tout ça se perd quelque part
Dans les éclats parfaits de nos rires déjà froids
Écorce fine au cœur de l’exhalaison
Ta voix comme une harpe à peine audible
Brume sur les champs
Quelques outardes glanent les restes de récolte
Soleil
Lunettes fumées
Une mère portant son enfant dans ses bras pour se dépêcher d’aller à l’urgence. Il est âgé de 7 ou 8 ans, a peu près l’âge de ma fille. Dun teint pâle au naturel, il l’est d’autant plus aujourd’hui qu’il a l’air complètement abattu. Elle se presse, espérant qu’elle passera vite, mais est prête à attendre 10 heures au besoin dans la salle d’attente, sans se départir de son calme et de sa tendresse infinie pour son enfant, sans rager contre la journée de salaire qu’elle perdra. Prête à inventer des histoires, à taper la jasette avec u e vieille dame bavarde, à aller chercher café et collation en gardant son fils dans un bras.
J’ai un poulailler et je me rends compte que je n’ai pas nourri les poules depuis 1 an. Je me demande si du pain sec ferait l’affaire. La personne à côté de moi me dit « bouge un peu la poule, elle va se réveiller ». Elle est sur le dos et à les yeux rouges qui lui sortent des orbites. Je dis « non, mais tu comprends pas, elle est morte ».
Ada tient un bébé et à un moment donné je dis « mince on a oublié le bébé dans le poulailler". Ça fait pas si longtemps qu’on l’a oublié mais il fait froid et j’ai peur pour lui.
Bones and tears
Slap a neck
With a red hair hat
Crying to the moon
Even if you smile
Never forget that
There’s a few things to know
J’ai rêvé de ma voisine de HLM disparue d’un cancer, Marie-Josée.
J’étais dans un grand bâtiment et quelqu’un voulait me tuer je crois. Je me cachais dans les toilettes puis je descendais voir. Y avait de l’ambiance en bas. Puis je me cachais encore et je revenais.
Il y avait une fête dans la salle et j’allais chanter du karaoke avec Marie-Josée. Je me rappelle plus la chanson. Elle était heureuse et y mettait toute son énergie, et puis elle s’est arrêtée et a dit je suis fatiguée.
Je ne sais si les morts reviennent vraiment dans les rêves, mais c’est sûr que Marie-Josée avait une rage de vivre jusqu’au bout et beaucoup de courage quand nous n’avions souvent que notre pitié a lui offrir en retour.
Mon amie Brigitte, elle aussi décédée d’un cancer, disait : “ils viennent me voir avec leur pitié. J’en peux plus de leur pitié. Ils me regardent avec leur pitié mais ils oublient qu’eux aussi peuvent mourir demain, d’un accident de voiture ou d’une crise cardiaque…”
Oh combien pertinente Brigitte, même si dans les faits, c’est un peu normal d’avoir une gêne vis-à-vis de la mort.