lundi 27 octobre 2014

La lecture littéraire

Ça y est j'ai fais le pas : j'ai repris des études en DESS en enseignement au collégial.
Au menu : en cours d'"Apprentissage et cognition" on apprend que la réalité n'existe pas dans une perspective constructiviste qui a affecté la pédagogie actuelle. Dans le cours "Didactique du français", on parle de "lecture littéraire". Si on a toujours étudié des textes littéraires en classe, notre enseignante, Marion Sauvaire, nous invite à le faire différemment de ce qu'on a connu. Les profs de français ne m'ont jamais vraiment dégoûté des textes mais Marion Sauvaire voit plusieurs limites dans l'approche qui prévaut encore. Bien souvent les enseignants laissaient les élèves chercher des idées, des interprétations et finissaient par expliquer quelle était LA bonne interprétation. D'autre part, l'idée qu'il pouvait y avoir une interprétation objective du texte allait à l'encontre de toute lecture subjective, affective du texte. Pour Marion Sauvaire, l'investissement affectif voire émotionnel d'un texte est la condition sine qua non d'une réception du texte. Sans ça, nous passons à côté. Cette nouvelle approche s'appuie sur la théorie de la réception (Wolfgang Iser, Hans Robert Jauss). Umberto Eco explique que tout texte est incomplet : c'est le lecteur qui vient le compléter et chaque nouvelle lecture est une nouvelle interprétation. Intéressant. Moi qui était en manque d'études après 10 ans de vie professionnelle, les cours du DESS viennent m'apporter du grain à moudre...

samedi 6 septembre 2014

Romans africains

En attendant que mon sénégalais de mari me fasse une sélection plus importante et quelques chroniques, voici quelques romans africains à découvrir, trop peu connus ici :
Le monde s'effondre, Chinua Achebe : au Nigeria, l'arrivée des premiers colons et la rencontre entre deux mondes.
Ségou, Maryse Condé : cette grande fresque est le résultat d'un gros travail de cette écrivain guadeloupéenne, sur l'histoire de ses ancêtres. Elle raconte l'histoire de plusieurs générations au Mali pendant l'arrivée des premiers colons chrétiens et musulmans, la confrontation avec l'autre.
L'aventure ambiguë, Cheikh Amidou Kane : l'histoire d'un immigrant sénégalais en France qui finit par se perdre.
Une si longue lettre, Mariama Ba : correspondance entre deux amies, l'une au Sénégal, l'autre aux États-Unis.
Sozaboy, pétit minitaire de Ken Saro-Wiwa : l'histoire d'un enfant soldat, écrit à première personne en   «anglais pourri» ou «petit nègre», sorte de personnage comme celui de Céline dans Voyage au bout de la nuit.

lundi 14 avril 2014

Salon du livre de Québec, dimanche matin

Beau salon du livre. Petit tour avec ma fille le matin et chasse à la belle dédicace. On est finalement tombées sur Carole Reid Forget et Bruno St-Aubin, qui était en train de faire un beau dessin-dédicace sur leur dernier livre-cd, Maman est une tortue Papa est un dinosaure.
Il nous a fait un magnifique oiseau et Olga-Selly a pu observer son coup de crayon talentueux. Loufoque et drôle, leur univers me fait penser à Bruno Munch ou Pef. L'histoire est racontée par des enfants, ce qui est aussi très sympa.
Petit tour par le salon de la bd où on pouvait voir des dessinateurs en train de dessiner (désolé pour la redondance :)). Ils étaient filmés en même temps de façon à ce que le public puisse voir le dessin en train d'évoluer. On a pu voir une dessinatrice, Julie Rocheleau en train de croquer un chat qui passait à table pour manger un oiseau. Je dirais (sans connaître plus de noms à citer) qu'elle me fait penser à Rabaté dont le chef-d'oeuvre reste pour moi Ibicus. Voici le site de Julie Rocheleau
http://jrocheleau.blogspot.ca/

dimanche 16 mars 2014

Jeu vidéo "Azur et Azmar" à la bibliothèque Gabrielle Roy

Belle trouvaille à la bibliothèque Gabrielle Roy  : le jeu vidéo d'"Azur et Azmar", merveilleux film de Michel Ocelot.
Le jeu est vraiment bien fait et en plus il marche sur notre PC! Ce qui n'est vraiment pas évident, on en a testé plusieurs qui ne marchaient pas. Celui-ci est compatible avec Windows 2000.
L'animation est très bonne : les personnages vont voyager dans l'univers du film, à travers les mêmes épreuves. Vraiment efficace!

Walden de Thoreau

Ça y est je l'ai lu : Walden de Thoreau. Ce beau nom me faisait envie depuis longtemps.

Ce livre a l'air assez connu ici, souvent lu dans les cégeps en cours de philo. En France, je n'en avais jamais entendu parler.
Thoreau est le chantre de la simplicité volontaire. En lisant ça on a envie d'aller construire sa cabane. Mais ce livre est plus que ça.
J'étais en train de lire la biographie du curé Labelle, qu'on avait trouvé dans une vente de livres usagers à Mont-Laurier. En arrivant au Québec, Ameth s'est tout de suite immergé en lisant des livres d'histoire, dont la biographie du curé Labelle, personnage emblématique de l'histoire québécoise. Moi je lis surtout des romans, mais depuis que j'ai tapé le manuscrit de M. L..., j'en ai appris un bon bout. M. L..., retraité passionné d'histoire, a écrit son histoire familiale depuis l'arrivée des colons jusqu'aux années 80 à Mirabel. J'ai tapé tout ça, relu plusieurs fois pour les corrections et maintenant j'en connais "sûrement plus que la plupart des jeunes Québécois" disait M. L... Il a vraiment bien écrit ça et le destinait à ses enfants et petits enfants : il l'a mis en ligne à leur attention sur une page privée. Beau travail : je l'admire d'être allé jusqu'au bout et je lui en sais vraiment gré de m'avoir appris tout ça.
Bref, je lisais cette biographie.
Puis je suis passée à la bibliothèque, et dans les suggestions de lecture j'ai trouvé "Walden", nom énigmatique et poétique - enfin ça veut dire "bois" en allemand mais c'est l'endroit où Thoreau a construit SA cabane. Je me suis laissée tenter par ce livre, dont la lecture au début m'a paru foutrement lyrique, genre Goethe, ampoulée quoi. Puis je me suis laissée bercée par cette belle écriture dont chaque phrase m’apparut finalement essentielle. Son style un peu ardu est comme un bon morceau de jazz un peu free qui ne se livre pas et ne s'épuise pas tout de suite, dans lequel on peut retourner plusieurs fois. On pourrait citer presque chaque phrase. Je n'ai pas le livre sous la main mais une idée que j'ai retenu sur les étudiants : vaut-il mieux vivre la vie ou l'étudier, qui en sait le plus : l'étudiant qui étudie la composition des métaux ou celui qui a fabriqué son couteau de ses propres mains? Plaisant aussi, le style insolent de Thoreau, genre petit rebelle révolté par tout, qui dit tout ce que vous faites c'est de la merde, vous n'avez rien compris, agaçant souvent mais au final, il ne donne pas de leçon. Le passage sur les philanthropes est éloquent : "je ne connais pas de pire homme que moi-même" dit-il et dans ce cas pourquoi vouloir changer les autres. En effet, Thoreau, comme un bon Nord-Américain, prêche d'abord le changement individuel.
Bref, j'étais en pleine poésie, parce que Walden c'est surtout beaucoup de poésie et de descriptions de la nature, quand la bibliothèque m'a réclamé le livre, réservé par quelqu'un d'autre donc non renouvelable. Je l'ai rendu, un peu dépitée mais sûre de le retrouver un jour me laissant encore de bonnes pages de plaisir à découvrir.

vendredi 3 janvier 2014

La Conjuration des imbéciles, John Kennedy O'Toole

L'auteur n'a je pense rien à voir avec les Kennedy. Ce livre est sans doute un roman culte pour ceux qui l'ont lu. Un petit bijou de cynisme et d'humour. La préface compare le héros à Don Quichotte, l'ambiance, le langage, les personnages truculents m'ont aussi fait penser à Zazie dans le métro (à lire aussi!) où Paris serait remplacée par la Nouvelle-Orléans. Le héros j'men-foutiste rappelle Le Libraire (court roman québécois à lire aussi de toute urgence), on voudrait bien être aussi égoïste et j'men-foutiste parfois!
Mais trêve de référence, c'est bien un roman qui ne ressemble qu'à lui-même, à découvrir assurément.

Le Liseur, Bernard Schlink

Magnifique court roman que Le Liseur, l'histoire d'une passion entre un lycéen et une femme dans la trentaine. La relation est bien décrite, à la fois torride et pudique en même temps, le reste du récit est juste aussi, le film ne rend pas toute le réflexion qu'apporte le roman mais est bon quand même, Kate Winslet est merveilleuse, mais bien sûr, mieux vaut lire le livre avant.

Le Monde selon Garp de John Irving

Je n'avais jamais lu John Irving, c'est chose faite.
Une belle fresque haute en couleur.
Des personnages incroyables, à commencer par la mère, l'infirmière Jennie Fields.
On passe du rire au larmes en un rien de temps, la vie quoi.
C'est aussi un bel hommage à la littérature et au travail d'écrivain, avec la Pension Grilparzer, magnifique récit dans le récit, unique chef d'œuvre de Garp.

Jane Eyre

Le livre que toute jeune fille devrait avoir dans sa bibliothèque.
Un classique que j'aurais dû lire depuis longtemps.
Alors que dans les romans français de cette époque l'héroïne se contente de rougir devant son amoureux, Jane Eyre ne cesse de l'affronter par la rhétorique et ne s'en laisse pas compter.
Un beau personnage.